mercredi 30 octobre 2013

Endless Boogie au 106 : 1h30 de blues rock joué à toute vitesse.

Dans la nuit sombre et brumeuse du vendredi 18 octobre, nous avons pour la première fois mis un pied sur la rive gauche de Rouen pour assister dans la magnifique salle du 106 au concert d’Endless Boogie, groupe New-Yorkais formé en 1997.


            La première partie du concert a été assurée par le très énergique groupe rouennais The Sheep Shaggers, qui nous a offert un blues rock des plus classiques mais néanmoins efficace.

            Un entracte (et une bière) plus tard, c’est au tour de Paul « Top Dollar » Major, leader (chevelu), guitariste et chanteur d’Endless Boogie de monter tranquillement et discrètement sur scène pour lancer avec son groupe un premier morceau de blues qui ne s’arrêtera que 15 minutes plus tard. Ces New-Yorkais portent bien leur nom. En effet, chaque morceau semble ne pas avoir de fin, et pourtant on en redemande toujours plus lorsqu’il s’achève.


Dès le deuxième morceau, la seconde nature d’Endless Boogie se dévoile pour nous révéler un punk américain de la fin des années 1960, tel qu’Iggy Pop et ses Stooges ont pu en jouer. Ca va vite, c’est répétitif mais qu’est-ce que c’est bon !
           
Les morceaux s’enchainent alors, vacillant toujours entre blues et punk, et l’ambiance monte dans le public pourtant assez peu nombreux (seulement 200 à 300 personnes). Entre chaque morceau, Paul Major s’arrête pour discuter avec le public dans un anglais difficilement compréhensible du fait de son accent. Cela n’empêche cependant pas les spectateurs de l’acclamer à chacune de ses interventions. Durant tout le concert, les musiciens n’auront de cesse de demander à l’ingénieur du son d’augmenter le volume de leurs instruments, renforçant encore davantage la puissance que dégage le groupe avec ses rythmes simples et classiques, mais néanmoins excellents.


            Après une heure quinze de concert, le Boogie semble déjà prendre fin, mais c’est sous les acclamations d’un public remonté à bloc que les membres de groupe reviennent sur scène pour un rappel. Après avoir répété une énième fois qu’ils ont  du « stuff » à vendre à la fin du concert, Endless Boogie repart sur un dernier morceau, qui, comme tous les autres, durera lui aussi sa fraction d’éternité.

            Le concert s’achève, et contrairement à d’habitude où les artistes rejoignent leur loge, ce sont les membres du Boogie en personne qui vont vendre leur « stuff », en faisant au passage nombre de dédicaces, de photos et discutant avec tous les spectateurs restant.


            C’est donc les oreilles pleines de ce blues lourd et agressif, mélange de Stooges, de  Canned Heat et de Captain Beefheart que l’on ressort du 106, avec en tête la dédicace du groupe : « Keep your mind on the Boogie ».


mercredi 23 octobre 2013

La Maison Tellier : authentique et sincère.

À l’occasion de la sortie de leur 4ème album, Beauté pour tousLa Maison Tellier donnait, le 11 Octobre dernier, un concert au Trianon Transatlantique (Sotteville les Rouen), et c’était… authentique!

Cinq minutes avant le décollage, les cinq « frères » chuchotent quelques mélodies, un son étrange, incantatoire? En tout cas, une fois cela passé, les gars débarquent relax sur scène, et nous font découvrir leur univers. En deux mots, ils sont simples et vrais. Pendant presque 2 heures, ils se moquent des Beaux Quartiers, nous emmènent voyager en Inde, dans la France du XIXème, chez des Marins et mettent même la prison en poésie. Poétiques? A 100%, mais aussi concernés. Les idées fusent et font mouche, la trompette fait monter la température et après quelques morceaux, ça groove! Au chant, Helmut répond présent pour chauffer son public par son humour et sa dérision. Et quand c’est plus lui, Raoul à la gratte assure le show sur des solos bien trempés!

Voilà donc pour leur quatrième disque: un gros boulot sur des textes très poétiques, des rythmes folk-rock et une forte touche latine, tout ce qu’il faut pour voyager le temps d’une soirée. L’album finit sur l’amitié, en somme un bon résumé de leur petit dernier: sincère.

Votre ami Jean Louis.



Suite à ce live, nous sommes allés faire des emplettes à la Fnac, et entre les rayons, on est tombés net sur un showcase de La Maison Tellier. En bons grooveux, on s’est dit : «  t’as de quoi enregistrer ? Viens on va les interviewer ! »

De quoi êtes-vous partis pour composer votre nouvel album ?
Tout à commencé pendant la tournée, on a eu l’occasion d’avoir pas mal de temps et d’inspiration pour travailler sur la suite. Notre maison de disque nous a gentiment remerciés, et ça nous a permis de nous remettre en question. On s’est mis à beaucoup bosser, pour mettre en place des maquettes, et écrémer nos morceaux. Ensuite on a eu la chance d’aller dans un super studio à Paris qui s’appelle Accousti, on a passé trois jours avec un super ingé’ son, Jérémie Dérupé, et ça a été l’élément déclencheur. On a senti qu’il se passait quelque chose, et que notre choix de tout faire en français était évident.
Et puis de fil en aiguille, par un enchaînement de hasards, on a été contactés par une nouvelle maison de disque, et ça a abouti sur l’album.

Quels sont les objectifs de cet album ?
On a voulu clarifier le propos, l’ancien album c’était l’auberge espagnole, et ça nuisait à notre image. On a décidé de se centrer sur le français, de laisser tomber le côté cow-boy normand. Pour retourner vers la variété, au sens noble du terme. Bien sur les sonorités restent les même, l’album est simplement plus compréhensif et homogène.

La Maison Tellier, c’est une nouvelle de Maupassant, cela représente votre identité ?
Pas vraiment non, il nous fallait un nom, et Raoul (guitariste) avait vécu dans une maison qui aurait appartenue à Maupassant, j’avais aussi le bouquin à coté de mon lit, on a donc choisit ce nom. Cela fait aussi référence à mes textes qui sont en français. Mais ce fut tout de même un choix par defaut, on s’est fait un peu dépasser...

Dans quel but avez-vous écrit « Un bon français », votre première chanson engagée ?
En réalité cette chanson à été écrite un peu dans l’urgence, il me fallait des paroles. Je me suis inspiré d’une histoire qui m’est arrivé, une histoire de flic et de voiture mal garée. J’ai donc voulu me mettre dans la peau d’un salaud ordinaire sans pour autant en faire un cri de colère, je ne veux pas être un donneur de leçons. C’est finalement plus un exercice de style qu’une chanson engagée.

Finalement vous êtes plus dans une esthétique d’engagement que dans un réel engagement...
Oui c’est exactement ça !! J’aime beaucoup cette expression !!

D’après le nom de votre album, Beauté Pour Tous, votre musique doit être belle pour tout le monde ?
Oui, j’aime ce petit côté arrogant, ce petit clin d’œil. Les gens pensent toujours que le pire est à craindre, je voulais donc  mettre une touche d’utopie à cet album.

Votre promo est bien lancée?
Oui on a lancé une bonne promo, d’abord avec notre clip, où l’on met en scène un clash entre le vintage et la fille moderne. Ensuite on fait beaucoup d’interviews, on a de bon retour et la tournée commence, on décolle pour New York dans quelque jours !


Et alors que Lana Del Rey retentissait dans le centre commercial, un grand gars musclé nous a gentiment dit que ça allait bien comme ça.

Par Adrien et Louis.

Pour en savoir plus:

La Maison Tellier sera en concert au Divan du monde (Paris) le 9 Décembre!